Décrypter les images pour les rendre « visibles ».
En visitant des Musées, vous avez pu constater que nombreux sont ceux qui se lancent dans la description des images afin de rendre la visite « accessible » aux personnes déficientes visuelles.
Et pourtant…… le complément d’informations fournies ne convient pas toujours à une personne très malvoyante.
Pourquoi ? Parce qu’en règle générale ces informations n’ont pas été conçues à partir de la réflexion et de la demande d’une personne aveugle.
Les descriptions si elles s’avèrent suffisantes pour une personne dont le support visuel ne fait pas défaut, n’apporte rien aux personnes en demande de couleurs, de décor, d’arrière-plan, de dimension, de descriptions fines, lui permettant d’entrer dans le « corps » du tableau et de se l’approprier.
Le travail accompli par le GIAA Aquitaine dans ce domaine combine le professionnalisme du Conservateur en charge du Musée avec la curiosité insatiable d‘une personne aveugle. Il est nécessaire pour parvenir à un résultat satisfaisant que la personne atteinte de cécité ait vu auparavant afin que les questions posées ciblent parfaitement les interrogations d’un public privé de vision.
Nous avons dans ce domaine atteint une qualité tant dans le descriptif que dans l’enregistrement des voix que nous nous devons de faire connaître notre savoir-faire.
Il est à noter que ces descriptions sont très utiles aussi aux personnes voyantes, lors de la présentation des œuvres du Musée de la ville de Libourne les remarques dans le public en étaient très symptomatiques :
« -Très intéressant, moi qui ne vais jamais au Musée, cela me donne envie. »
Ou
« -Je n’avais jamais remarqué cette particularité du tableau, c’est curieux, je croyais pourtant bien le connaître ! ».
Et c’est ici que l’accessibilité prend tout son sens, car si les trottoirs surbaissés facilitent la vie de tous, si accéder sans marches aux T E R en Aquitaine rend la vie plus facile à tous, si, si…… cela n’est pas seulement pour les personnes déficientes visuelles.
ACCESSIBILITÉ= FACILITÉ
et qui s’en plaindrait ?
Béatrix Alessandrini.