« A son premier interlocuteur au CNRS qui lui demandait : « Mais comment allez-vous lire les textes que je vous transmettrai ? », Jacques Sémelin répondait : « Je me débrouillerai, voilà tout ». Comme François Madray-Lesigne, qui, reçue à l’agrégation, dut se soumettre à une visite médicale et répliqua aux docteurs alarmés : « Mais est-ce que je vous demande comment vous auscultez ?». La résistance civile dans l’Europe nazie. L’entraide aux Juifs en France dans la même période. L’histoire de la radio pendant la Guerre froide : la liberté au bout des ondes… Jacques Sémelin souhaite que tous les livres qu’il a produits soient lus, utilisés, discutés à l’aune de leur contenu. Directeur de recherche au CNRS, professeur à Sciences Po ? Ces titres auxquels il ne songeait aucunement dans sa jeunesse lui donnent une position qu’il a acquise par le travail scientifique. Il souhaite évidemment qu’on la considère comme telle.Mais il se trouve que sa condition privée est particulière. Son premier livre, sa thèse plus tard étaient aussi des courses de vitesse contre la cécité. « Voir peu mais voir loin », c’était alors sa devise. Maintenant qu’ il ne voit plus, il est encore plus productif qu’avant. » Ne jamais abandonner ». Et, puisqu’aujourd’hui il en est venu à écrire aussi sur sa cécité, il ne sera pas interdit de lui demander comment se sont tissés, dans sa trame de vie si solide, le fil de la vue qui baisse et le fil de la recherche qui progresse. »
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