La Tablette n°71

Édito

Mauvaise rentrée ! Tristes nouvelles ! Des malades, des décès, auxquels nous nous associons en toute amitié. Cependant, les activités continuent ou plutôt reprennent avec leurs cohortes de problèmes à résoudre.

Quel est le problème principal des associations à l’heure actuelle……. Trouver des subsides. On dit fréquemment, « le nerf de la guerre », je pense qu’il faudrait trouver une autre expression car dans le monde du handicap nous ne sommes pas en guerre, quant aux nerfs, je préfèrerais que l’on parle du « cœur » : il ne faut pas que le cœur cesse de battre ; pour que les associations telles que la notre vivent, leur cœur doit être celui d’un grand sportif !

Nous frôlons la crise cardiaque à chaque fin de mois, autant dire que l’on doit s’entraîner. Cela nécessite une explication :

En Gironde, nous ne pratiquons plus la quête sur la voie publique depuis plusieurs années. Nous avions un petit groupe de bénévoles peu enthousiastes certes, mais néanmoins très serviables, dévoués à cette tâche ; mais plusieurs incidents les en a éloignés.

Nous leur attribuions un secteur mais au fil des années le climat ambiant s’étant dégradé parmi la population, peut être trop sollicitée, la serviabilité des débuts s’est transformée en découragement.

Une anecdote personnelle malgré tout : faisant la quête moi-même près d’un marché très chic de Bordeaux, j’ai été agressée, (verbalement, je vous rassure), par un SDF au prétexte que « je lui ôtais le pain de la bouche….. C’était SON quartier, et lui aussi il était aveugle….» J’ai dû quitter la place non parce que je le craignais mais parce que j’étais honteuse d’empêcher ce pauvre homme de manger à sa faim, (toujours selon ses dires).

A la réflexion, cet homme n’avait pas tort. Nous ne devrions pas avoir à tendre la main pour récolter quelques piécettes, les dons devraient nous parvenir par le « cœur », par la compassion ou tout au moins la sympathie que le handicap nous fait éprouver. Mais, la compassion se dilue dans toutes ces mains ouvertes sur la détresse humaine, la maladie, le chômage, l’éducation, ASSEZ…… assez, trop de demandes, telle est la réponse.

Aidez-nous à ne pas perdre notre dignité car pour servir il faut demeurer fidèle à sa personnalité et selon l’expression un peu triviale « rester droit dans ses bottes »

Béatrix Alessandrini

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