La Tablette n°82

ÉDITO

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Bénévoles ou pas ? Un sujet d’actualité.
Si je suis d’accord sur le principe d’engager dans une action les personnes désœuvrées par un chômage trop long, démotivant il me paraît difficile de prendre dans notre association des bénévoles non volontaires. Le bénévolat bien pensé est avant tout, et selon les textes, une action d’engagement qui implique la volonté de service, d’altruisme, au bénéfice d’un public, sans contrepartie et sans intérêt autre que celui d’être utile.
« Plus de 14 millions de bénévoles œuvrent aujourd’hui dans le paysage associatif français. Se sentir utile et faire quelque chose pour autrui est le moteur de ces bénévoles qui s’impliquent dans des domaines d’activité aussi divers que le sport, la culture ou les loisirs, l’humanitaire, la santé ou l’action sociale, la défense des droits ou encore l’éducation. On peut définir les bénévoles comme des personnes qui consacrent une partie de leur temps sans être rémunérées, aux activités de l’association. » Selon Le guide du bénévolat
J’imagine, enfin, je m’efforce d’imaginer un ou une « bénévole » contraint (e) et forcé (e) de venir dans une association telle que la nôtre. Une demi-journée ou plus par semaine, ce jeune ou moins jeune viendrait sans conviction et sans enthousiasme alors, notre rôle serait-il de le former, de le convaincre de l’intérêt de notre mission ? Si, par cas, il ne faut pas être pessimiste, nous recevions une personne pleine de bonne volonté qui s’impliquerait vraiment et cela est tout à fait possible, nous serions certainement gênés car nos bénévoles actifs ont des moyens d’existence suffisants pour leur permettre d’être actifs sans incidence financière trop importante, alors comment réagir.
Au vu de l’ambiance conviviale et responsable qui règne dans notre GIAA nous serions les premiers à essayer de faire en sorte que la personne en question trouve un travail rémunéré et satisfaisant. Dans le partage et l’échange ne nous transformerions pas en une sorte de Pôle Emploi parallèle et le bénévole « contraint et forcé » ne mettrait-il pas trop d’espoir dans l’aide que nous pourrions lui apporter ? Nous l’avons déjà fait, mais ceux qui venaient à nous le faisaient de leur plein gré et de la sorte l’échange était réel et positif.
Nos associations se débattent souvent dans des difficultés de gestion financières, sociales et nos actions sont très prégnantes, comment accueillir, gérer et faire évoluer quelqu’un qui ne serait pas motivé ? Sera-t-il possible, dans le champ du handicap, de faire comprendre l’importance de l’action que nous menons.
Une autre question : Le bénéficiaire du RSA aura-t-il la possibilité de s’engager dans telle ou telle association en fonction de ses aspirations et l’opportunité de faire un « bout d’essai », une sorte de test ? Je vois bien avec les stagiaires que nous avons régulièrement, à quel point nous devons les mettre en confiance, les former pour qu’ils puissent ne pas se sentir inutiles ou justement, désœuvrés et cela occasionne l’implication de tous.
Alors, attendons de voir, nous sommes ouverts à l’expérience.

Béatrix Alessandrini.

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