Édito mars 2013
Le printemps tarde à s’installer cette année, ce qui ne nous empêche pas de préparer les beaux jours. Que fait-on pendant cette période où le soleil nous incite à la promenade et à la flânerie? Des visites pendant lesquels les joies du dépaysement se mêlent bien souvent au plaisir culturel.
STOP ! !
Cette introduction conviendrait bien à un public valide capable d’aller où il veut, quand il veut, comme il veut. Pour des personnes déficientes visuelles, il s’agit d’un plaisir très rare, se déplacer ne se fait pas en toute autonomie quant à la visite, son succès ne dépend que du talent du descripteur qui vous accompagne et sans vouloir être trop critique, rares sont ceux qui trouvent le mot juste pour vous permettre de visualiser correctement.
Décrire avec justesse et les mots appropriés, cela n’est pas que du talent, c’est aussi un travail de maturation, de réflexion, d’habitude aussi, cela ne s’improvise pas.
Vagabonder seul dans des allées, le texte descriptif indiquant le cheminement pas à pas, ainsi que ce que vous pouvez «voir» alentour, cela existe. Certains lieux culturels se préoccupent de l’autonomie des personnes déficientes visuelles. Imaginez, vous vous faites déposer dans un lieu accessible conçu pour vous en disant : « revenez me chercher dans 2 heures ». Pendant tout ce temps, grâce à un Ipod remis, dès l’accueil, vous allez déambuler sans aide aucune et en toute sécurité. Cela est-il possible ?
Oui, un exemple : le «Cloître de Cadouin », situé en Dordogne, a mis au point ce genre de guidage par l’entremise d’une société de tourisme accessible se préoccupant de l’autonomie des personnes déficientes visuelles, cela n’est pas monnaie courante et mérite d’être signalé et encouragé. La société GMT Edition située à Bordeaux a de plus pris à la source les informations susceptibles d’être utilisées par des personnes, non seulement malvoyantes, mais aussi complètement aveugles. Bravo et merci.
Béatrix Alessandrini
La Tablette n°69 au format PDF
La Tablette n°69 au format Word