Edito
Après ces 2 mois de confinement, nous avons été ravis de vous retrouver, pour une bonne partie d’entre vous, progressivement et en respectant les mesures sanitaires qui s’imposaient.
Cette période si particulière nous a permis de nous rendre compte de l’importance du lien social dans notre quotidien. Si elle a paru contraignante et difficile pour beaucoup, elle a rappelé à certains une phase de leur vie. En effet, de nombreuses personnes en situation de handicap se sont déjà retrouvées confrontées à l’isolement et la solitude, lorsqu’un accident survient ou que la maladie évolue.
Être obligé de rester à domicile, car traverser une rue en sécurité n’est plus possible, demander de l’aide à ses proches pour chaque démarche administrative ou pour aller faire des courses, entamer un programme de rééducation pour réadapter ses gestes à ses nouvelles capacités… tout ceci devient alors le quotidien.
Peu de reportages ont mentionné l’exclusion des personnes handicapées pendant le confinement, et l’importance du maintien des prestations de leurs auxiliaires de vie. Ses aides à domicile sont essentielles pour permettre de développer son autonomie à l’intérieur et hors de son logement.
La question du télétravail a occupé une grande partie des débats. S’il a constitué une véritable chance pour la continuité des activités économiques, avec la possibilité de mettre en place de nouvelles formes d’organisation du travail, il a aussi mis en évidence les difficultés d’accessibilité que rencontrent les employés aveugles ou malvoyants. Les applicatifs métiers et les logiciels de visioconférence ne sont pas toujours compatibles avec les équipements spécifiques des déficients visuels (lecteurs d’écran ou logiciel d’agrandissement).
Le télétravail, qui a été apprécié par certains, peut rentrer de manière partiel dans l’aménagement du poste de travail. Mais, il ne doit pas devenir la norme au risque de « ghettoïser » les personnes handicapées. Le handicap et la diversité doivent rester visibles dans l’entreprise, et bien au-delà, dans l’espace public.
Anna Touron,
Directrice du GIAA apiDV Nouvelle Aquitaine